Rukadar Ashjrakamas
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 [Fermé] Retour à la lumiére

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Tiirna

Tiirna


Messages : 14
Date d'inscription : 03/10/2010

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MessageSujet: [Fermé] Retour à la lumiére   [Fermé] Retour à la lumiére Icon_minitimeLun 1 Aoû - 16:48

Le vieux roué agonisait, une flèche vicieuse perçant son flanc. La dernière chasse du bourbesang lui avait été fatale. Sous le ciel rougeoyant de Draenor brisée par les sorcelleries impies des orcs esclaves du trompeur, la jeune draeneî couvait d'un regard d'opale le vieillard aux traits déformés par la douleur...et la mutation.

Elle portait une lourde armure en acier titan, sans les runes et les psaumes glorifiant la lumière qui ornaient traditionnellement les vêtures de guerre de son peuple. Une simple plaque, juste parée des estafilades laissés dans le métal par de trop nombreuses batailles. Ces sillons là était ses seuls trophées, sa seule parure. Les stigmates d'une gloire silencieuse : à chacun des coups gravés dans la déchirure du métal, elle avait survécu et s'était relevée.

Astrannar assiégée, le fortin Ailes d'argent tombé aux mains de l'ennemi, la pression de la horde ravivait ses souvenirs de petite fille apeurée. La draeneï au jeune corps ciselé par les batailles et la rudesse de l'errance s'accroupit dans le crissement du métal. Elle cala son gigantesque maillet contre sa cuisse, le reste de son attirail de tueuse plombait les fontes de son ourse de guerre qui roupillait dans l'herbe non loin d'elle.
Ses prunelles opalines détaillèrent ce corps difforme mutilé par la gangremagie, vestige hideux d'un puissant guerrier d' Argus, brisé dans son âme et sa chair.
Adjhaar se mourrait doucement.
Il ne se souvenait pas de l'exode d'argus. Sa pensée n'était plus qu'instincts viciés par une vengeance inassouvie et la prédation qui l'accompagne. La lumière avait délaissé le vieux krokül, ou peut être n'en était il plus digne...
Tirnanogh pris la main griffue du roué, la serrant d'une poigne puissante. Un hommage silencieux à ce Bourbesang qui l’avait tiré de la boucherie de Shattrah, alors même qu'elle n'était qu'une fillette traumatisée par la déferlante de rage et d'acier qui avait décimé son peuple. Un temps ou il se nommait encore exilé. Saisissant le silencieux message imprimé à sa pogne, Adhjaar esquissa un sourire bardé de crocs effilés. Il murmura entre deux râles...


-Forte...petite fille devenue forte ! Beaucoup de peaux vertes mourir par cette main !

Gloussant, il sembla trouver un réconfort certain en éprouvant la force de cette enfant qu'il avait dressée à devenir l'instrument de sa vengeance. Elle était déjà une jeune adulte quand il avait orchestré son départ de la tribu des Bourbesang alors même que des voix s’élevaient chez les nécrorateurs réclamant le sacrifice de l'intouchée.
Tirna n'avait jamais muté, et le temps fut bientôt là ou sa survie même au cœur de la tribu était menacée. Défiant les aînés, Adhjaar avait couvert sa fuite, livrant la jeune guerrière aux contrés sauvages et incertaines de Draenor.
A l'heure ou sa fin venait, il écoutait « son » enfant raconter les batailles au cœur desquelles elle avait ferraillé, honorant son enseignement.
Elle parla...sans jamais relâcher l'étreinte de sa poigne sur la paume du vieillard. Elle parla...
Des neiges lointaines ou les morts marchaient parmi les vivants réclamant leur livrée de sang.
Conta les terres arides ou les orcs honnis cherchaient asile après avoir détruit leur monde...narra ses victoires et ses défaites. Et enfin la récompense de chaque victoires : cadavres d' orcs empilés tel un tumulus macabre érigé à la gloire de sa haine. Cette haine qu'il avait patiemment distillé dans son cœur d'enfant meurtrie.
Il souriait, entre deux hoquets postillonnant le sang qui lentement emplissait ses poumons. Puis, dans l'esprit embrumé d'un vieux krokul, un mot résonna dans le récit de son éléve, un son cristallin qu'il n'avait plus entendu depuis des années, éteignant sa joie sadique : Oros. Naaru !
Quelque chose éveilla un soubresaut de conscience. La lumière. Il en sentit le manque dans chaque fibre de son être, mais les souvenirs se refusaient à l'esprit mutilé du roué. Il lutta contre l'étrange sentiment serein qui l'enveloppait. Invoquant à sa conscience la mémoire bien présente de ses chasses, des orcs étripés, du carnage au berceau de l'été. Une odieuse jouissance envahit son être chassant le scintillement intérieur de la lumière, cette chose hypocrite qu'il avait jadis servit...en vain. Il riva son regard vibrant de haine sur celle qu'il avait élevé.

-Tirna oublier ses parents ! Sa mère jetée de l'éminence ! Le père taillé en morceaux...la gamine baignant dans le sang des siens !Et le rire des orcs, pas oublier le rire des orcs !

La main de la guerrière serra plus fort, la colère et la détermination crispèrent ses traits.

-Entends moi vieillard. L'enfant que je fut te dois la vie. Elle t'en remercie ! La draeneï que je ne suis pas encore, te dois aussi la haine. La haine des orcs et le mépris de la vie, soixante années a fuir mon peuple pour traquer les peaux vertes, à me sentir une étrangère parmi les miens. J'ai entendu la parole et la sagesse d'Oros. Non Adjhaar, Tirna n'a pas oublié, mais elle sait désormais que leurs âmes baignent dans la lumière des naarus. C'est la soif de sang qui déshonore leur mémoire. Ainsi parlent les anachorètes.

Le vieillard manqua de s'étouffer, un râle d’opprobre jaillit dans un flot de sang postillonné en pluie sanguinolente.

-Aaaaldor ! Mensonges ! Hypocrites ! Lâches ! Fuis-les petite fille ! Ils te rendront faible et geignarde comme eux. Ils geignent quand les orcs les découpent!Tue des orcs, écoute leur râles quand la vie quitte leur corps. Savoure la peur dans leur yeux...je meure, la fin pour moi!enterre Adjhaar dans le cimetière orc à l'ombre d'Oshun Gun. Adjhaar pas fini de torturer les orcs, cette vie ! celle d’après !

Il hoqueta un séries de râles tandis que sa voix perdait de sa force, sa main se relâcha, inerte dans la sienne. Adjhaar le Bourbesang quittait cette terre brisée. La jeune draeneï bardée d'une armure lourde se déplaça doucement, comme s'il dormait d'un sommeil paisible, désireuse de ne pas le troubler, elle ferma les yeux du vieux Krokul du bouts de ses doigts diaphanes. Elle murmura :

-Non Adjahaar mon vieux maître, je ne déposerais pas ton corps en terre dans ce lieu maudit. Je répandrais tes cendres prés du sanctuaire des shataris, et j’implorerais la lumière de recueillir ton âme tourmentée. Dors en paix fils d'Argus.

Son regard se posa sur un vieux sac de cuir, les dernier effets d'un tueur d'orcs. Un imposant grimoire à la couverture forgée dans un métal inconnu l'attira. Les runes draneïs gravées dans la draenite émaillée lui demeuraient inaccessibles.

Quelque temps plus tard, sur l'éminence de l'aldor, elle accosta une de ses pairs. Lorsqu'elle demanda la traduction à la draeneï, celle ci la regarda avec compassion. Comme si ne pas lire sa langue natale était une infirmité. Tirna ignora cette démonstration de pitié puis attendit sa réponse stoïque.


-C'est un libram ma sœur, le livre de prière d'un rédempteur. Il est écrit : « Les voies de la lumière : servir et protéger » , par Adjhaar de la maison Argiliath.

La prêtresse aldori fixa la jeune draeneï à la mâchoire pendante et aux prunelles écarquillées. Elle émergea de sa torpeur puis remercia son aîné d'un sourire, serrant le libram contre sa poitrine . Trouver un maître, apprendre à lire ! Adjhaar le krokul l'avait arraché à une mort certaine, Adjhaar le rédempteur lui faisait un dernier présent, venu du temps béni ou les naarus marchaient à ses côtés. La gamine eut un sourire plein de tendresse et marmonna pour elle même.

-Il est grand temps de prendre ma place parmi les miens.

Elle serra l'ouvrage contre sa poitrine, le récit d'une vie, le chemin tracé vers la lumière, l'instrument du renouveau, de son renouveau. Elle salua la prêtresse et s'éloigna. Un solennelle quiétude envahit son être, comme si pour la première fois le chemin était entrevu avec...clarté.
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